Pour les salariés qui travaillent ou qui ne souhaitent pas travailler lors des jours fériés ou, encore, ceux souhaitent pouvoir bénéficier d’un « pont » les questions sont nombreuses : Dois-je être payé en plus ? Puis-je refuser de travailler un jour férié ? Puis-je bénéficier d’un pont ?

Autant de questions auxquelles nous allons répondre.

1/ Dois-je être payé plus ?

Lorsque que vous travaillez un jour férié autre que le 1er mai, cette journée doit vous être rémunérée comme n’importe quelle autre journée de travail.
En effet, sauf dispositions conventionnelles contraires, le travail des jours fériés ordinaires (à l’exception du 1er mai) donne lieu au paiement du salaire habituel, sans majoration.

En revanche, lorsque c’est le 1er mai qui est travaillé (ce qui n’est possible que dans des secteurs d’activité dérogatoires tels que les transports publics, les hôpitaux, les hôtels, les usines à feu continu, les services de gardiennage et d’entretien, les secteurs visés par l’article L.3133-6 du Code du travail), vous devez recevoir une rémunération valorisée : cette journée est « payée double ».

En effet, en plus de la rémunération correspondant au travail effectué, éventuellement majorée des heures supplémentaires effectuées, vous percevez également une indemnité spéciale égale au montant de votre salaire et ce, en application de l’article L.3133-6 du Code du travail ; ces dispositions sont d’ordre public c’est-à-dire que l’on ne peut pas y déroger ni pas convention ni pas accord collectif.

Cette indemnité ne peut vous être substituée par un repos équivalent.

2/ Puis-je refuser de travailler un jour férié ?

Vous êtes en droit de refuser de travailler le 1er mai – Fête du travail – qui est un jour de repos sauf activités dérogatoires.

Vous pouvez également refuser de travailler les autres jours si un jour de repos est prévu par la Convention Collective qui vous est applicable.

En revanche, pour les autres jours fériés, en l’absence de conventions, ou usages imposant à votre l’employeur de vous donner un jour un repos ce jour, votre refus de travailler constitue, alors, une absence irrégulière qui autorise votre employeur à pratiquer une retenue sur salaire pour les heures non travaillées.
Ce comportement peut aussi être constitutif d’une faute qui peut conduire à un licenciement pour faute grave sous certaines conditions à savoir par exemple : en cas de refus express de l’employeur de toute absence ce jour.

3/ Puis-je bénéficier d’un « pont » ?

Bénéficier d’un « pont » c’est vous permettre de ne pas travailler entre un jour férié et un jour de repos hebdomadaire ou un jour habituellement chômé dans l’entreprise.

Votre employeur n’est pas dans l’obligation de vous donner un « pont ».

Dans la pratique, le « pont » n’est pas réglementé et ne fait l’objet d’aucune contrainte légale.

Cela peut, toutefois, résulter de l’application d’une Convention Collective ou d’un usage.

Le plus souvent le « pont » résulte d’une décision unilatérale de l’employeur.

Ainsi, vous ne pouvez, donc, pas décider tout seul de faire le « pont », sauf à poser un jour de congé à cette fin et d’avoir obtenu l’accord préalable de votre employeur.