Sortir du placard par la bonne porte
Il l’apprend, quand il s’y attend le moins, par un collaborateur zélé qui, la bouche en cœur, vient s’enquérir de son devenir ou s’émouvoir de ne plus avoir à travailler ensemble, ou de sa hiérarchie, par une proposition soudaine de mission (mal définie, précaire ; généralement quelques mois… pour la suite on verra plus tard) sans rapport avec le poste qui était le sien ; teintée d’une menace, sourde, du style : c’est à prendre ou à laisser !
Que faire alors ? Accepter ? Mais accepter quoi ? Pour aller où et jusqu’à quand ? Refuser ? Mais quelles conséquences ? … On préfère ne même pas l’imaginer.
Trop de questions ouvrant une période de mal-être où s’entrechoquent colère, incompréhension, désarroi, culpabilité, inquiétude et dépit.
« … De quelques signes prémonitoires ».
Certaines conjonctures doivent tenir en alerte : la réorganisation de l’entreprise ; regroupement ou rachat ; départs du « staff » dirigeant ; restructuration mais aussi l’ancienneté dans l’entreprise, l’âge qui ne sont pas toujours des atouts… autant de menaces qui laissent planer le spectre de la « placardisation ».
« … Des raisons d’espérer ».
Ces situations douloureuses et cruelles peuvent, néanmoins, constituer aussi de réelles opportunités à condition, le premier choc passé, de ne pas se laisser gagner par le pessimisme et surtout la déprime…
Un parcours professionnel sans fautes doit déculpabiliser : permettre de « reprendre la main » pour éviter de subir les évènements.
La Cour de Cassation a, maintes fois, jugé qu’une modification unilatérale du contrat de travail par l’employeur peut justifier une demande de résiliation dudit contrat à ses torts exclusifs.
La baisse de responsabilité ou mise au placard font partie de ces modifications inacceptables.
Quand on sent qu’il n’y a plus d’issue, que la rupture est inéluctable alors il ne faut pas hésiter à la provoquer.
Comprendre, pour chaque cas, avec l’aide d’un professionnel qui a le recul et l’expérience pour en juger, que la mise au placard n’est pas forcément la conséquence d’une faute, permet d’appréhender cette difficulté pour en faire une force, voire une opportunité