Le poète a toujours raison disait la chanson… l’employeur aussi !

Est-ce à dire que le Cadre que vous êtes doit-être « un béni-oui-oui », voire un fayot ? Question de tempérament bien sûr. Mais jusqu’où votre caractère peut-il aller ?

L’autonomie, les responsabilités acquises et dévolues au cadre supérieur que vous êtes ne doivent pas se confondre avec l’insubordination.

La difficulté survient quand les directives souhaitées par l’employeur vous paraissent contraires à l’intérêt de votre service ou en opposition avec les responsabilités dont vous êtes investies.

En droit pénal, on évoquait la théorie des « Baïonnettes intelligentes » quand des soldats refusaient d’exécuter un ordre déraisonnable et dangereux pour reconnaître une légitimité à ce refus.

Dans l’entreprise, le risque est le licenciement.

Comment résoudre, alors, ce cas de conscience quand le souci d’assumer vos responsabilités professionnelles se heurtent à des instructions ou directives de l’employeur que vous estimez dangereuses ou parfois même tout simplement illégales.

Résister c’est s’exposer ; abonder c’est se décrédibiliser.

Faites preuve alors et autant que possible de « résistance intelligente ».

Ne vous braquez pas, modérez-vous propos, contenez votre exaspération, réfléchissez, prenez conseil et n’agissez jamais « à chaud » puis écrivez…

Écrire permet de réfléchir, de peser ces mots et ses propos, de prendre du recul, d’argumenter.

Faites valoir votre point de vue de façon étayée et justifiée au plan professionnel en émettant toutes les réserves sur la direction que l’on veut vous faire prendre.

En restant pondéré et courtois, non seulement vous ne serez pas attaquable mais vous démontrerez votre professionnalisme et votre compétence. Vous obligez aussi votre interlocuteur à justifier sa position, à l’argumenter ; à prendre position et finalement à prendre ses responsabilités.

Alors, de deux choses l’une, soit il renonce soit il persiste, parfois d’ailleurs sans argument.

De votre côté vous avez le choix de rester dans l’opposition, et il appartiendra à votre employeur d’assumer ses responsabilités mais une chose est certaine : entreprendre le licenciement pour insubordination sera devenu, pour lui, extrêmement délicat ; soit vous vous exécutez mais avec l’esprit serein car vous avez dégagé votre responsabilité.

Quoiqu’il en soi aimer son travail, son entreprise, s’investir pour elle, parfois plus qu’il n’en faut, ne doit jamais vous conduire à y perdre votre âme ; gardez toujours une part de cynisme en sachant que, par définition, l’employeur a toujours raison même quand il a tort.